VACS

Les violences à caractère sexuelle

Bien entendu à travers l’étendue de la sexualité, nous ne pouvons pas faire abstraction des violences sexuelles. Aujourd’hui des règles et politiques guident mieux les violences sexuelles, mais cela n’a pas toujours été.

Octobre 2016

À l’université Laval, 4 étudiantes ont été victimes d’agressions sexuelles. L’enquête sexualité et interactions en milieu universitaire relève que 36,9% des répondants ont subi une forme de violence sexuelle depuis leur arrivée à l’Université, et que 24,7% ont été victime au cours de la dernière année

Octobre 2017

L’actrice américaine Alyssa Milano conviait les femmes de toute la planète à faire part de leurs expériences d’agression et de harcèlement sexuel à l’aide du mot-clic #MeToo sur la twittosphère. Des centaines de Québécoises, dont la journaliste Josée Legault et la comédienne Ingrid Falaise, ont dévoilé avoir été victimes de harcèlement et d’agressions sexuelles en utilisant le mot-clé #MoiAussi sur les réseaux sociaux, lundi, dans la foulée de l’affaire Harvey Weinstein.

Décembre 2017

Adoption de la Loi visant à prévenir et à combattre les violences à caractère sexuel dans les établissements d’enseignement supérieur et obligation d’adopter une politique pour prévenir et de combattre les VCS dans le but d’assurer des lieux d’études et de travail sains, sécuritaires et respectueux. Adoptée en juin 2019.

Qu’est-ce qu’une VACS?

Comportements, propos et attitudes à caractère sexuel non consentis ou non désirés, avec ou sans contact physique, incluant ceux exercés ou exprimés par un moyen technologique, tels les médias sociaux ou autres médias numériques.

Les violences à caractère sexuel peuvent se manifester par un geste unique ou s’inscrire dans un continuum de manifestations et peuvent comprendre la manipulation, l’intimidation, le chantage, la menace implicite ou explicite, la contrainte ou l’usage de force.

Elles incluent notamment :

  • la production ou la diffusion d’images ou de vidéos sexuelles explicites et dégradantes, sans motif pédagogique, de recherche, de création ou d’autres fins publiques légitimes;
  • les avances verbales ou propositions insistantes à caractère sexuel non désirées;
  • la manifestation abusive et non désirée d’intérêt amoureux ou sexuel;
  • les commentaires, les allusions, les plaisanteries, les interpellations ou les insultes à caractère sexuel, devant ou en l’absence de la personne visée;
  • les actes de voyeurisme ou d’exhibitionnisme;
  • le (cyber) harcèlement sexuel;
  • la production, la possession ou la diffusion d’images ou de vidéos sexuelles d’une personne sans son consentement;
  • les avances non verbales, telles que les avances physiques, les attouchements, les frôlements, les pincements, les baisers non désirés;
  • l’agression sexuelle ou la menace d’agression sexuelle;
  • l’imposition d’une intimité sexuelle non voulue;
  • les promesses de récompense ou les menaces de représailles, implicites ou explicites, liées à la satisfaction ou à la non-satisfaction d’une demande à caractère sexuel.
Types de violences à caractère sexuel

« Violence sexuelle » est un terme qui recouvre des comportements et des actions de nature sexuelle qui sont non désirés, obtenus sous la contrainte ou commis sans consentement. La violence sexuelle, c’est l’exercice d’un pouvoir et d’un contrôle sur autrui.

  • Elle peut englober des expériences et actes divers et est également appelée agression sexuelle, viol (par un inconnu ou une connaissance), exploitation, inceste et traite des personnes.
  • La violence sexuelle peut également inclure le harcèlement sexuel, l’outrage à la pudeur, les persécutions, la diffusion ou la circulation d’images sexuelles dégradantes ainsi que le harcèlement en ligne et la cyberviolence.

1. Le harcèlement sexuel

Définition : désigne tout comportement verbal ou physique de nature sexuelle et non voulu. Il peut te faire sentir embarrassé, offensé, intimidé ou en danger, et ne devrait pas être ignoré. Par exemple :

  • Partager ou envoyer des images ou des vidéos, de la porn, des GIFS.
  • Raconter de blagues de cul ou discuter de sexe
  • Imiter des positions sexuelles
  • Regarder fixement d’une manière sexuellement suggestive, siffler
  • Faire des commentaires sexuels sur l’apparence, les vêtements ou les parties du corps.
  • Se montrer/se promener tout nu.
  • Poser des questions d’ordre sexuel: C’est quoi ta position préférée ?
  • Commentaires sur l’orientation sexuelle : Esti que t’es fif !

2. L’agression sexuelle

Définition : Se réfère à tout contact sexuel non désiré ou forcé, qu’il s’agisse de contact physique ou verbal. L’agression sexuelle est un crime et est considérée comme une infraction pénale. Par exemple :

  • Mettre la main sur la cuisse, faire un massage passer la main dans les cheveux, flatter dans le dos.
  • Se coller sans consentement
  • Affichage d’images ou d’affiches sexuelles inappropriées
  • Essayer d’embrasser
  • Mettre de la pression pour des contacts/rapports sexuels
  • Avoir des rapports sexuels sans consentement

3. Le cyberharcèlement

Définition : harcèlement sexuel réalisé au moyen des technologies de l’information comme les réseaux sociaux. L’envoi de commentaires physiques à caractère sexuel ou encore de menaces d’agression à caractère sexuel constitue du cyberharcèlement sexuel. De plus, diffuser ou menacer de diffuser des rumeurs, des photographies ou des enregistrements audio ou vidéos de moments d’intimité sexuelle sans le consentement de la personne, constitue du cyberharcèlement sexuel.

Toutes les personnes, quel que soit leur genre, peuvent subir des violences sexuelles. Toutefois, la violence sexuelle touche surtout: (personnes à risque aussi identifier les autres groupes)

Il peut s’agir d’un événement unique ou de violences continuelles perpétrées par une ou plusieurs personnes. La violence sexuelle peut être subie par des personnes de tout âge. Nul, quels que soient son genre, sa race, son orientation sexuelle et son milieu socio-économique, n’est à l’abri de la violence sexuelle.

Ce qui ne représente pas des violences à caractère sexuel

(Institut national de la recherche scientifique, 2022)

  • Aborder l’autre avec respect;
  • Flirt réciproque;
  • Invitation ou expression d’intérêt romantique ou sexuel sans insistance en cas de refus ou de non‐réciprocité;
  • Complimenter sans allusions sexuelles;
  • Expressions ponctuelles d’appréciation respectant le cadre de la civilité et les limites de la personne visée;
  • Relations amicales, amoureuses ou sexuelles entre personnes consentantes.
Les critères du consentement valide
LibreÉclairéEnthousiasteExpliciteContinu
J’ai la possibilité et les aptitudes pour accepter ou refuserJe sais à quoi je consens
 
Être intoxiquée par la drogue ou l’alcool n’est jamais une invitation à avoir des contacts sexuels
J’en ai envie
 
Dynamique
 
Avoir du plaisir et échanger une intimité
Doit être nommé : verbal, écrit, autrement (hocher de la tête)
 
Ne doit pas être déduit
 
Le silence n’est pas une forme de consentement
À tout moment, une personne a le droit de ne pas vouloir poursuivre l’activité sexuelle
Consentement vicié :
Menaces, force
• Personne en situation d’autorité ou de confiance pour – de 18 ans
• Situation de dépendance pour les personnes ayant une déficience mentale ou physique
État de conscience altéré (drogues, alcool, sommeil, inconscience)
Consentement vicié :
• Certains mensonges
• ITSS non dévoilée (VIH)
• Stealthing ou condom percé
• Revenge porn ou autre partage d’images intimes
• Traitements médicaux ou thérapeutiques
Consentement vicié :
Pression et arguments : Laisse-toi faire, moi j’ai envie de continuer = agression sexuelle
 
Consentement vicié :
Je pensais que la personne voulait
Ne prenez pas son consentement pour acquis
Consentement vicié :
La personne a dit oui au début donc après tant pis

En bref, donner son consentement implique d’accepter de participer à une activité sexuelle. Tant que l’accord n’a pas été donné par des paroles, des comportements ou les deux, il n’y a pas de consentement. Chaque partenaire doit s’assurer d’obtenir le consentement de l’autre. Et chaque nouveau comportement sexuel doit être consenti: embrasser la personne ou accepter de se faire toucher ne constitue pas un laissez-passer pour d’autres contacts intimes ou sexuels.

Il est possible d’accepter, de refuser ou de changer d’avis à tout moment. Le consentement peut être retiré à tout moment. Un « oui » au départ peut devenir un « non » plus tard. Et le consentement s’applique dans toutes les situations: couple, aventure d’un soir, etc.

Il doit également être actif !

C’est ta responsabilité de t’assurer que ton·ta partenaire consent. Ça peut se faire tout naturellement, sans briser l’ambiance ! 🙂

Voici des exemples de non-consentement :

  • La personne a exprimé un refus par des paroles, des gestes ou une attitude (froide, fermée)
  • La personne était paralysée par la peur
  • La personne craignait de réagir ou de parler
  • La personne n’avait pas d’autre choix que de faire ce que l’autre te demandait
  • La personne a été obligée par la force physique ou psychologique (du chantage, des menaces, de l’intimidation ou de la manipulation, de la violence)
  • La personne était sous l’effet de l’alcool ou de la drogue
  • La personne dormait
  • La personne hésite ex : « Je ne sais pas », « peut-être pas ce soir », « euh… »)
  • La personne s’est sentie forcée de faire ce que l’autre personne voulait (la personne ressentait de la pression, il·elle a insisté, il·elle a menacé de te quitter, de le dire à d’autres personnes, de te faire du mal, il·elle te faisait peur, a utilisé la force contre toi, etc.).
  • Exemple : « Les autres le font plus souvent que nous autres! Avoir su que tu n’aimais pas le sexe j’aurais…, Tu ne peux pas commencer pis arrêter en plein milieu ! Okay ben si ça te tentes pu, tu pourrais au moins finir en sex oral! Si tu m’aimes vraiment, tu vas le faire », « sinon, je vais te laisser », « ben là! Tu avais dit oui. » « Tu m’aimes pu? »
  • Tu as envie d’avoir des contacts sexuels, mais il s’agit d’une personne en position de pouvoir face à toi (ton·ta boss, un·e coach, etc.)
Le consentement en situation de consommation

Il peut être difficile d’établir la validité du consentement en contexte de consommation, puisque le niveau de tolérance varie selon chaque individu.

Selon les critères légaux, le consentement n’est pas valide si l’état de conscience d’une personne est altéré par une ou des substances psychoactives. L’alcool et les drogues peuvent altérer les capacités de jugement et donner l’impression d’être en état de consentir. Il peut être plus difficile pour certains∙es de se rappeler leurs valeurs, leurs limites… et c’est encore plus difficile de les nommer et de les faire respecter. Si l’une des deux se retrouve à faire des choses qu’elle ne souhaitait pas, elle peut porter plainte. Bref, avoir une relation sexuelle avec une personne ayant consommée, c’est un risque à prendre.

Apprenez en plus sur les violences à caractère sexuel.